Qui d’entre nous n’a jamais entendu parler de L’Oréal ? L’Oréal, c’est le fruit de l’audace entrepreneuriale d’Eugène Schueller qui, en fondant l’entreprise le 30 juillet 1909, a jeté les bases de ce qui allait devenir un véritable empire, qui domine aujourd’hui le marché mondial des cosmétiques. Au-delà de la France, son pays d’origine, L’Oréal s’est en effet imposé comme le leader incontesté du secteur cosmétique, marquant sa présence sur les principales places boursières mondiales, dont l’Indice CAC 40 de la Bourse de Paris. Découverte !

Une brève histoire de L’Oréal

L’histoire de L’Oréal, c’est celle d’une success story bien française. Tout commence le 14 novembre 1907, date à laquelle une demande de brevet d’invention pour un procédé de coloration des cheveux est déposé à l’Office national de la propriété industrielle. Son auteur ? Eugène Schueller, un jeune chimiste alsacien qui, quelques années plus tôt, avait obtenu son diplôme de l’Institut de chimie appliquée de Paris (1904). Le 31 décembre 1907, il dépose la marque « L’Oréal », une autre façon de dire « l’auréale », une coiffure à la mode alors, et vend des produits qu’il fabrique lui-même en se basant sur la méthode qu’il a breveté. Les ventes ne suivront pas…

Pour autant, André Spéry, un comptable, croit en lui, et lui apporte 25 000 Fr de capital pour qu’ils fondent, ensemble, la Société française de teintures inoffensives pour cheveux. On est le 30 juillet 1909. La société se développe, notamment dans l’entre-deux-guerres, avec le lancement de plusieurs magazines professionnels par Eugène Schueller à partir de 1923 et jusqu’à 1935. Il diversifie aussi les produits de la société, en lançant la première teinture rapide « Imedia », puis le shampooing « Dopal », qui deviendra « Dop ». Puis, le 5 avril 1939, il constitue une nouvelle société anonyme sous le nom de L’Oréal, dont Eugène Schueller possède 62 500 des 70 000 actions. Et alors que la Seconde Guerre mondiale bat son plein, il confie la direction de « La Terre française », la revue française collaborationniste, à André Bettencourt…

L’Oréal change de dimension

Pendant la seconde moitié du XXe siècle, André Bettencourt rejoint la direction du groupe L’Oréal. En 1957, François Dalle devient PDG du groupe, suite au décès d’Eugène Schueller. Il faut dire que ce dernier tient Dalle en haute estime, confiant vers la fin de sa vie : « Je suis un homme de petites et moyennes entreprises, mais Dalle, c’est l’homme des grandes perspectives, c’est lui qui fera L’Oréal ». A cette époque, l’unique héritière du groupe est Liliane Bettencourt.

Au cours des années suivantes, L’Oréal acquiert une nouvelle dimension, à coup d’achats, notamment de Garnier et Lancôme en 1965. Le groupe lance également des produits à la chaîne, qui rencontrent un grand succès, mais aussi de nouvelles marques, comme Kérastase par exemple (1967). Mais c’est en 1995 que L’Oréal frappe un grand coup sur la scène mondiale, en lançant la première OPA de son histoire pour l’acquisition de la marque américaine Maybelline, qui rejoindra le giron du groupe en février 1996.

Dès lors, L’Oréal enchaîne les acquisitions, comme celles de (entre autres) :

• Soft Sheen Products en 1998 ;
• Matrix, Carson, Kiehl’s, Miss Ylang et Respons en 2000 ;
• BioMedic et Colorama en 2001 ;
• Mininurse en 2003 ;
• Yue-Sai et Shu Uemura en 2004 ;
• SkinCeuticals et Delial en 2005 ;
• The Body Shop, Sanoflore et SkinEthic en 2006 ;
• Skinbetter Science en 2022.

Une décennie de transformation et d’innovations

Si L’Oréal a pu s’imposer comme le leader incontesté du secteur des cosmétiques au niveau mondial, c’est largement grâce à des visionnaires qui ont pris les rênes du groupe, des PDG triés sur le volet, dont Jean-Paul Agon, PDG du groupe en 2011, mais aussi Marc Ladreit de Lacharrière, vice-PDG de L’Oréal, entré à l’entreprise en 1976. Et, fait assez marquant pour être cité ici : L’Oréal n’a changé de PDG que 6 fois en 112 ans d’histoire ! Depuis toujours, le groupe a clairement fait le choix de l stabilité, et cela lui a bien réussi…

Par ailleurs, depuis 2014, L’Oréal a connu de profonds changements stratégiques, des acquisitions et des initiatives pour renforcer sa présence mondiale :

• 2014 : L’Oréal entame une réorganisation de son actionnariat, rachetant 8 % de ses actions détenues par Nestlé, modifiant ainsi les parts de Liliane Bettencourt et Nestlé à 33,31 % et 23,29 % respectivement. Cette année a également été marquée par plusieurs acquisitions, dont Decléor, Carita, et l’américain NYX Cosmetics. Le groupe signe aussi un accord de licence avec Puma ;
• 2015-2016 : le groupe poursuit sa stratégie d’expansion, rachetant Adidem en Australie, signant un accord de parfum avec Proenza Schouler, et acquérant Atelier Cologne et IT Cosmetics. Il étend également son empreinte en matière de bien-être en rachetant Les Thermes de Saint-Gervais-les-Bains ;
• 2017 : des mouvements majeurs ont lieu, dont l’acquisition des marques de soins CeraVe, AcneFree et Ambi pour 1,3 milliard de dollars, et la vente emblématique de The Body Shop à Natura Cosmeticos pour 1 milliard d’euros ;
• 2018 : L’Oréal s’attaque à la technologie en acquérant ModiFace, une entreprise spécialisée dans la réalité augmentée pour la beauté. Le groupe renouvelle également son accord de licence avec Giorgio Armani et s’élargit en Asie avec l’achat de l’entreprise coréenne Nanda ;
• 2019 : le groupe annonce un chiffre d’affaires en hausse de 11 %, principalement tiré par le luxe et les ventes en Asie. L’Oréal projette d’acquérir les marques de luxe Mugler et Azzaro ;
• 2020 : l’année est marquée par des ventes, notamment Roger & Gallet, et l’acquisition de Thayers Natural Remedies ;
• 2021-2022 : L’Oréal rachète des actions détenues par Nestlé pour près de 8,9 milliards d’euros. Au premier semestre 2022, le groupe affiche un bénéfice net en hausse de 36,4 %. Des acquisitions majeures, comme Byredo et Skinbetter Science, sont réalisées, et une collaboration unique est initiée avec Lidl ;
• 2023 : L’Oréal continue d’élargir son portefeuille avec l’achat d’Aesop pour 2,525 milliards de dollars et investit dans la startup biotech Debut, soulignant sa volonté d’innovation continue.

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