Arnaud Bruillon est le PDG de Finsbury, le leader de la chaussure chic pour homme. Son parcours est atypique. En effet, il n’a pas fait d’études comme la plupart des dirigeants des entreprises à succès. À 17 ans, il a directement intégré le monde professionnel en commençant sa carrière chez Finsbury. Il a progressivement gravi les échelons pour devenir aujourd’hui le patron de la marque.
Arnaud Bruillon, un patron visionnaire
Certaines entreprises doivent leur succès à des dirigeants dont le parcours sort des sentiers battus. Tel est notamment le cas de Finsbury avec Arnaud Bruillon. Ce dernier a été interviewé sur le magazine Décideurs. Lorsqu’on lui demande en quelle année a ouvert la première boutique Finsbury en France, il explique que l’enseigne était une petite marque du nord de l’Angleterre, spécialisée dans les chaussures de luxe. Sa promesse était de proposer des chaussures de grande qualité à des prix accessibles. Le succès a immédiatement été au rendez-vous. En France, la première boutique Finsbury a ouvert en 1986 dans le quartier de l’Opéra à Paris.
Face à la question concernant sa stratégie pour faire évoluer la société, Arnaud Bruillon revient sur son parcours qu’il qualifie comme étant celui d’un vendeur « self-made-man ». Après avoir occupé le poste de responsable de magasin, il a suggéré aux fondateurs de Finsbury d’ouvrir sa première franchise exclusive. Après avoir essuyé plusieurs refus, il est finalement parvenu à convaincre sa banque de lui accorder un prêt pour concrétiser son projet. Entre 2001 et 2010, il a créé 7 franchises.
Arnaud Bruillon enchaîne en indiquant qu’il a proposé le rachat de la marque à ses propriétaires à un prix très alléchant. Il ajoute qu’il a pu bâtir un groupe solide, avec l’aide de sa banque et de Bpifrance, en réinvestissant tout ce qu’il a gagné grâce à ses franchises. Ayant atteint mi-2015 son objectif initial d’ouvrir 50 magasins en 2017, le patron de Finsbury a décidé d’amorcer un cycle de croissance tourné vers l’international.
Au moment de cette interview, Finsbury employait environ 200 personnes, franchisés inclus. S’agissant de la clientèle de la marque de chaussures, Arnaud Bruillon déclare qu’elle est essentiellement constituée d’hommes d’affaires. Il n’a cependant pas manqué de préciser que ses produits s’adressent à tout homme sensible à l’élégance et soucieux de son confort. En effet, le panel de clients de Finsbury est très large grâce à son positionnement « premium accessible ».
Arnaud Bruillon explique ensuite que le collectionning était effectué à Paris, au siège de Finsbury. La société propose de nombreuses matières exclusives et couleurs, en particulier des patines réalisées à la main. Écoulée à plus de 100 000 exemplaires depuis sa création, la chaussure Richelieu baptisée « Consul » constitue son modèle iconique.
Arnaud Bruillon note aussi que le processus de fabrication de chaussures chez Finsbury est entièrement artisanal. Une paire de souliers résulte de 180 à 220 opérations manuelles. Le savoir-faire de la société est basé sur l’utilisation de peausseries provenant des meilleures tanneries françaises ainsi que sur les techniques de montage « cousu Goodyear » et « cousu Blake ».
L’interview s’est terminée sur une question concernant les projets de Finsbury. Arnaud Bruillon y répond en révélant qu’il projette de doubler le parc de magasins de la société à moyen terme pour atteindre un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros à l’horizon 2023 ou 2024.
Se démarquer sur la scène internationale grâce au savoir-faire français
Pour le nouveau cycle de croissance de Finsbury orienté vers l’international, Arnaud Bruillon souligne l’importance de présenter un avantage concurrentiel comme le savoir-faire français. Un point qu’il a notamment abordé dans l’émission La Fabuleuse French Fab de BFM Business.
Stéphane Soumier : Notre rendez-vous avez la French Fab, c’est Arnaud Bruillon et Finsbury qui nous accompagnent durant toute la semaine. Et donc le jeudi, c’est l’international.
Arnaud Bruillon : Tout à fait. Bonjour, Stéphane.
Et là, pour le coup, cette marque de (…) Vous dites « souliers » d’ailleurs. J’ai remarqué que vous dites « souliers ».
Arnaud Bruillon : Oui, « souliers » parce que c’est un terme qui me paraît plus noble.
Ah, oui. Enfin des chaussures, c’est des (…)
Arnaud Bruillon : Ce sont des souliers. C’est-à-dire que nous, on chausse l’homme élégant par principe, donc les chaussures, on ne veut pas (…) Voilà, ce n’est pas pour nous un article vulgaire. On parle de « souliers » parce que, justement, les clients qui viennent vivre une expérience client dans nos magasins et qui achètent nos produits ont envie qu’on leur raconte une histoire avec l’acte pour accompagner l’acte d’achat.
Et très clairement. Alors, et BPI, d’ailleurs, la Banque publique d’investissement. J’allais dire la Banque populaire, mais on n’en est pas encore là (…)
Arnaud Bruillon : (Rires)
La Banque publique d’investissement vous accompagne pour partir à l’international et pour porter cette marque à l’international.
Arnaud Bruillon : Alors, tout à fait. Donc, aujourd’hui, on vient de terminer un cycle de croissance très dynamique qui était orienté français. Donc, on était clairement à la conquête des villes.
Bon, vous m’aviez reçu il y a quelque temps sur ce plateau (…)
Un grand plaisir. Notre rendez-vous de la franchise.
Arnaud Bruillon : Exactement. Donc, on vous avait expliqué un petit peu notre démarche. Donc, aujourd’hui, on a réalisé notre premier cycle de croissance avec succès, et je dirais même avec un an d’avance. On a remis les compteurs à zéro et aujourd’hui, ce nouveau cycle de croissance est orienté vers l’international. Et pour effectivement maximiser nos chances de succès, on se fait accompagner évidemment, et notamment par Bpifrance qui nous accompagne dans cette démarche à l’international.
Et là, en quelques secondes, 30 secondes, le principal atout, c’est la french touch ?
Arnaud Bruillon : Alors, le principal atout, c’est la french touch, effectivement, et pour une raison assez simple. C’est d’ailleurs au gré des voyages, puisque j’ai la chance de beaucoup voyager maintenant, puisqu’on est vraiment en prospection active dans un grand nombre de pays. Donc, avec mes équipes, j’ai eu de la chance de me rendre compte qu’en quelque temps, étrangement, ça devient beaucoup plus noble d’être Français à l’international et d’arriver avec une marque française, et la volonté de la développer sur un territoire étranger, qu’il y a quelques années où c’était effectivement un petit peu plus compliqué.
Donc, aujourd’hui, c’est un avantage concurrentiel d’arriver avec une marque française dans notre portefeuille, avec l’ambition de réitérer notre succès dans un pays différent du nôtre.
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