Réélu pour un quatrième mandat à la tête du Marché de Rungis, Stéphane Layani continue de piloter cette véritable institution de l’agroalimentaire avec la même ambition : innover tout en restant fidèle aux racines de ce marché unique au monde ! Dans un entretien exclusif avec zepro, il revient sur les grands projets en cours et à venir, ainsi que sur les défis environnementaux et économiques que Rungis s’engage à relever. Décryptage !
Une stratégie tournée vers la transition écologique
Pour Stéphane Layani, les enjeux de ce nouveau mandat sont clairs : il s’agit de préparer le marché de Rungis aux défis de demain, en particulier celui de la décarbonation. « Nous allons poursuivre notre mobilisation pour répondre aux deux plus grands défis de notre décennie, ceux de la décarbonation et du changement climatique », déclare-t-il avec détermination. Le marché a déjà entamé sa transformation avec un plan d’investissement de 100 millions d’euros pour adapter ses infrastructures, et ce chantier va encore s’intensifier.
Rungis n’est pas seulement un modèle économique, c’est aussi une référence mondiale en matière de durabilité. La stratégie RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises) du marché s’accélère, avec un engagement fort pour réduire son empreinte carbone. Il est encore temps d’agir, et cela, M. Layani l’a bien compris. Le développement de nouvelles infrastructures, comme une gare combinée pour le fret ferroviaire, est une étape clé. « Le développement du fret ferroviaire reste pour moi une priorité. On ne pourra pas décarboner sans le fret », insiste-t-il, en évoquant des liaisons vers toute l’Europe.
Un modèle qui rayonne en France et à l’international
Outre les défis environnementaux, Rungis se veut aussi un acteur clé de la souveraineté alimentaire. Et à ce niveau, le président de la Semmaris met un point d’honneur à augmenter la part de produits d’origine française, qui représente déjà 60 % du volume total des échanges, mais peut encore être améliorée pour soutenir les agriculteurs locaux. « Nous allons également augmenter la part de produits d’origine française », explique Stéphane Layani, afin de renforcer l’indépendance alimentaire du pays.
Mais l’influence de Rungis dépasse largement les frontières de l’Hexagone… Stéphane Layani a développé une véritable stratégie d’exportation du modèle Rungis à l’international. Des projets ambitieux sont en cours en Asie, notamment à Hanoï au Vietnam, et en Ouzbékistan avec les marchés de gros d’Andijan et Samarcande. Un autre grand projet se développe au Nigeria, première puissance économique africaine, avec lequel Rungis a signé un contrat pour accompagner la création d’infrastructures agrologistiques. « Sur le continent africain enfin, un contrat prometteur signé cette année avec le Nigéria offre de belles perspectives pour les années à venir ! » se félicite-t-il.
Un marché résilient et tourné vers l’avenir
Malgré un contexte économique tendu, notamment marqué par l’inflation, le marché de Rungis a su tirer son épingle du jeu en 2023 : « Nos résultats sont excellents et rassurants pour l’avenir », affirme Stéphane Layani. Le chiffre d’affaires a atteint un montant record de 11,271 milliards d’euros, soit une hausse de 9 % par rapport à l’année précédente, avec une augmentation significative des volumes pour tous les secteurs, des produits de la mer aux fruits et légumes.
Rungis, c’est aussi une multitude d’initiatives pour promouvoir l’excellence française et valoriser les métiers de la restauration. La création de la Rungis Académie et du CFA Rungis vise à former les nouvelles générations aux métiers du marché. « La première promotion est très prometteuse », souligne M. Layani, qui se réjouit de cet engagement pour l’avenir.
Enfin, Stéphane Layani reste optimiste face aux nombreux défis à venir, qu’ils soient économiques, climatiques ou géopolitiques. « Le modèle du marché de gros continue de montrer sa pertinence et sa force, nous regardons vers l’avenir et sommes prêts à relever les défis ! », affirme-t-il, plus confiant que jamais dans la capacité de Rungis à s’adapter et à innover pour rester une référence mondiale dans le secteur agroalimentaire.