Traité d’économie politique 1803

25 mai 2023

Œuvre de l’économiste classique français Jean-Baptiste Say, le Traité d’économie politique est le livre le plus connu de l’auteur. Paru en 1803, il traite, comme son titre le laisse entendre, d’économie politique, notamment de la production, la distribution et la consommation, trois thèmes principaux qui constituent autant de parties de l’ouvrage. En droite lignée avec la philosophie de l’école classique française, Jean-Baptiste Say y milite en faveur d’une politique de libéralisme économique.

Le contexte de parution

Nous vous le disions, le Traité d’économie politique est paru en 1803, une époque où le libéralisme n’est pas encore véritablement la doctrine économique dominante. Il est donc peu étonnant que Napoléon ait été hostile au livre, reprochant à son auteur de défendre le libre-échange, à un moment où il mettait en place le blocus continental contre l’Angleterre. Jean-Baptiste Say persiste et signe, refusant d’amender son texte. Ainsi, aucune réédition ne sortira avant la fin du règne de Napoléon.

Une synthèse de la pensée économique de Say

Le Traité d’économie politique est une sorte de synthèse de la pensée économique de Jean-Baptiste Say, qui y présente, en détail et avec la plus grande rigueur, les trois étapes du circuit économique, à savoir la production, la distribution et la consommation. Au-delà de la théorie, Say appliquera lui-même sec concepts en devenant entrepreneur dans la production de coton.

La pensée économique de Say se fonde donc sur ces trois étapes classiques du circuit économique. Par ailleurs, il considère que la production est le moteur de l’économie, et soutient également que l’entrepreneur joue un rôle crucial dans l’économie, car il est responsable de la coordination des facteurs de production et de la création de valeur ajoutée. Autre point marquant de sa pensée économique : Say est anti-interventionniste, ce qui veut dire qu’il s’oppose à l’intervention de l’Etat dans l’économie. En effet, l’économiste préconise une économie libérale, qui permet à l’entrepreneur de créer et d’innover sans être entravé par des réglementations ou des taxes excessives.

Say a également développé une théorie de la valeur basée sur l’utilité plutôt que sur le travail (contrairement à Adam Smith). Selon lui, la richesse d’un pays ne doit pas être mesurée en termes de quantité de biens et de services produits, mais en termes d’utilité pour les individus. Il inclut ainsi les services dans la production de richesse. Cette conception subjective de la valeur le rapproche de l’école autrichienne d’économie.

La loi de Say

Jean-Baptiste Say est surtout connu pour sa « loi des débouchés » ou « loi de Say », dont le principal postulat est que la production crée sa propre demande. Selon cette loi, la production ouvre des débouchés aux produits, car les biens et les services produits peuvent être échangés contre d’autres biens et services. Say estime que cette loi exclut la possibilité de crises de surproduction généralisées. Cette perspective a conduit à une politique économique qui privilégie l’offre plutôt que la demande, et qui a été reprise par l’école de l’offre au XXème siècle.