Interview de Monsieur Franck Nogues co-fondateur de Patriwine

Co-fondateur de Patriwine

M. Franck Nogues nous fait découvrir « L’or Rouge ».
Son entreprise, Patriwine, propose aux investisseurs de toutes tailles, de diversifier leurs placements en investissant dans les grands crus.
Passionnant !

1/ Pourriez-vous nous parler de votre formation, votre cursus ?

Franck Nogues, Patriwine: J’ai grandi à Bordeaux. Mon père m’a initié aux grands vins. Enfants, nous rangions la cave familiale ensemble. Ma carrière a débuté dans la finance mais je vivais dans une propriété du sauternais où j’ai poursuivi mon apprentissage en tant qu’épicurien. C’est là que m’est venue l’idée de constituer des caves physiques en vue de réaliser de la plus-value après quelques années de détention. Après avoir fréquenté la faculté de Sciences Eco de Bordeaux, j’ai poursuivi mes études sur le tard avec un MBA de gestion de patrimoine obtenu à Kedge Marseille (ex Euromed). Je suis gérant de mon propre cabinet depuis 2001.

2/ Quelle est votre expérience professionnelle la plus marquante ?

Franck Nogues, Patriwine : J’ai débuté en tant que salarié dans un groupe financer dirigé par une femme connue et reconnue : Isabelle Alonso. Elle m’a appris à respecter les valeurs de ce métier : honnêteté, transparence, franchise… Rapidement, elle m’a donné ma chance en me permettant d’encadrer une équipe, puis d’ouvrir une agence dans le Sud-Est de la France. Cela m’a appris à donner la chance à ceux qui le mérite dans les différentes entreprises que je gère aujourd’hui. Cela m’a appris aussi à toujours respecter un équilibre de rémunération homme / femme. En arrivant à Aix-en-Provence, j’ai rapidement rencontré un avocat fiscaliste du cabinet FIDAL qui m’a formé sur des montages particulièrement techniques. Cela m’a permis et me permet encore, de faire la différence par rapport à d’autres cabinets de gestion de patrimoine plus classiques. Cela m’a permis de rédiger un mémoire sur les LBO bien maitrisé lors de finalisation de mon LBO puisque j’ai obtenu la note de 16/20. Cela m’a surtout permis de réaliser ce type de montage et de faire profiter à mes clients de meilleures compétences.

3/ D’où vous est venue l’idée de créer Patriwine ?

Franck Nogues, Patriwine : Comme évoqué sur mon parcours, l’idée m’est venue à la fin des années 80. J’habitais à Bommes dans le sauternais et j’achetais déjà des vins en primeur. Mon modèle était d’acheter 2 caisses pour en revendre une qui me paierait la seconde. J’ai rencontré des banquiers à l’époque mais ils n’ont pas voulu me suivre et mon réseau n’était pas encore assez développé pour envisager un tel projet. Ce n’est qu’en 2009 que l’idée a refait surface. D’une part, la grave crise de 2008 m’a poussé à orienter des investisseurs vers des actifs réels. En effet, comment faire confiance aux banques qui réussissaient leurs stress test et qui n’existaient plus quelques mois plus tard ? D’autre part, le gouvernement de l’époque a permis de déduire 75 % du montant de son investissement au titre de la souscription au capital des PME. Il n’en fallait pas moins pour réveiller mon idée. Avec un confrère CGP, nous avons réuni 66 investisseurs pour un total de
1 230 000 €, de capital social de départ de Patriwine que nous avons créé en avril 2010.

4/ Etes-vous distribué par les CGPI ?

Franck Nogues, Patriwine : Mon associé et moi, tout naturellement nous sommes tournés vers le réseau des CGPI. En effet, au sein de nos cabinets respectifs, nous avons pu constater que nos clients ont de l’immobilier, de l’assurance vie, des comptes titres. Pourquoi est-ce qu’il ne pourrait pas diversifier leur patrimoine avec un maximum de 5 % dans les grands crus du bordelais ?
Les CGPI, et CIF maintenant, sont des professionnels très compétents. Ils doivent réaliser 35 heures de formation par an. Je ne connais pas d’autres professions qui demandent de telles exigences. Ils connaissent très bien le fameux adage de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Ils savent très bien que la diversification est le maître mot en matière patrimoniale. C’est pourquoi nous avons choisi ce mode de distribution en principal.

5/ Comment se porte le marché du vin d’exception ?

Franck Nogues, Patriwine : Le marché des grands vins de Bordeaux représente un CA de 7 milliards d’€. En termes d’exportations, les vins et spiritueux sont le deuxième poste du commerce extérieur derrière l’aéronautique. Les grands vins de Bordeaux arrivent en 3ème position derrière les cognacs et les champagnes. Les grands crus sont devenus des produits de luxe. Les grandes fortunes mondiales possèdent de belles caves dans plus de 90 % des cas. A cet effet, j’ai été très surpris de visiter, grâce à Patriwine, les caves personnelles de certains de mes clients que je conseillais pourtant de longue date. Elles étaient toutes dotées de très belles bouteilles.
Seul 1 % des vins produits concerne ce marché. Les cours augmentent depuis des décennies puisque le rapport offre / demande bascule toujours vers la demande. En effet, l’offre baisse d’année en année au fil de la consommation, de la baisse de la production et des collections alors que la demande est en augmentation constante grâce à l’enrichissement mondial constant.

6/ La financiarisation d’actifs non-financiers tel que le vin, bénéficie-t-elle de la confiance des investisseurs ?

Franck Nogues, Patriwine : L’étude publiée par Blackrock (premier gestionnaire d’actifs au monde) le 23 janvier 2018 suite à une enquête réalisée auprès de 224 investisseurs institutionnels montre que cette année, les actifs réels et illiquides, parmi lesquels les propriétés prestigieuses, auront particulièrement la côte. Vu la forte valorisation des marchés boursiers et des marchés obligataires en souffrance et les montagnes de cash disponible, il n’est pas surprenant de voir les prix des plus beaux vignobles s’envoler. Les investisseurs n’étant pas philanthropes, il y a fort à parier que les prix des grands vins continueront de progresser… C’est un paradoxe mais la question de la liquidité peut se poser. Nous avons choisi de monter ce support d’investissement en actif réel plutôt que sur un fonds. Cela nous permet d’avoir moins de frais de gestion et surtout de ne pas avoir de trop gros clients comme le fonds Nobles Crus qui a capoté lors de la sortie d’investisseurs institutionnels.

7/ Quelle est la valeur ajoutée de Patriwine ?

Franck Nogues, Patriwine : Patriwine à été le premier site d’investissement dans les grands crus du bordelais. Cela nous permet d’avoir une expérience sur le terrain de presque 10 années. D’une part, nous sommes très bien placés en termes de prix d’achat puisque lors d’étude comparatives, nous sommes mieux placés dans 4 cas sur 5. D’autre part, nous avons fait l’impasse sur les campagnes “primeurs” 2011, 2012 et 2013 en contrepartie de perte de chiffre d’affaires. Nous en sommes fiers et nos clients heureux car le prix de ces millésimes moyens n’a pas beaucoup progressé depuis. Enfin, nous sommes les seuls à disposer d’un local privatif dans le nouveau bâtiment des Ports Francs de Genève.

Pour ceux qui ne le savent pas, les Port Francs de Genève sont une véritable “forteresse” où les collectionneurs entreposent œuvres d’art et bouteilles de collection. Le lieu est à la fois sécurisé et adapté à la conservation du vin : notre espace dédié assure un parfait taux de lumière et d’humidité afin de garantir à vos bouteilles la meilleure conservation possible. Tout le monde ne peut pas posséder une telle cave chez lui, par manque de moyens ou de places, et c’est aussi pour cette raison que nous avons développé ce système de caves à distance avec Patriwine. Nos clients peuvent gérer leurs différents stocks et les vendre ou les faire livrer à leur domicile à tout moment via un compte en ligne.

Cela assure à nos clients les meilleures conditions de conservation et de sécurité. Nous offrons le transport des vins de Bordeaux à Genève dans des camions à température maitrisée.

8/ Quels sont vos projets d’avenir pour Patriwine ?

Franck Nogues, Patriwine : Nous allons sortir dans les semaines qui viennent une plateforme d’échange de vins entre particuliers. Cela n’existe pas en France. Cela permettra à nos clients de vendre leurs vins au mieux de leurs intérêts et aux acheteurs d’éviter les intermédiaires. Nous dévoilerons l’ensemble du projet lors du lancement de ce nouvel outil. La presse devrait en faire écho ! Patriwine a d’autres projets de développement à l’international et notamment en Suisse et aux États-Unis. Pourquoi les États-Unis ? Premièrement, c’est parce que ce pays possède un marché assez mature. De plus, l’appétit des Américains pour les grands crus français ne cesse de grandir, par exemple, lors des ventes du mois d’avril. On les voit se précipiter sur la place bordelaise pour y acquérir les plus prestigieux millésimes. Du coup, il nous semble que c’est le bon moment pour se tourner vers le marché américain. Sinon l’autre raison qui explique cette intention est la crise économique qui a frappé les Etats-Unis, à partir de 2008. Comme on peut le remarquer aujourd’hui, les États-Unis sont en pleine relance économique, ce qui signifie une consommation de plus en plus croissante de vins, notamment des vins étrangers. Il faut toujours être au courant des marchés intéressants. Nous venons aussi de faire muter notre site www.patriwine.fr. Il apporte plus de fonctionnalité à nos clients et une meilleure communication.

9/ Il y a-t-il une actualisation de l’investissement ?

Franck Nogues, Patriwine : Les caves de nos clients sont actualisées à fréquence mensuelle. Plus particulièrement, notre plateforme a été conçue pour répondre aux différents besoins de nos clients qu’il s’agisse des particuliers, d’étrangers, ou même d’entreprises. Nous utilisons les prix de la place de Bordeaux ainsi que le Livex, célèbre site de cotation londonien, pour enregistrer les variations des différents vins. La période d’investissement minimale est de 4 années, le temps que la rareté s’installe. Toutefois, nous sommes en mesure de proposer des arbitrages avant cette date à nos clients. Ainsi, nous sommes en ce moment en train d’arbitrer des Château Canon 2014 qui ont réalisé une croissance de 17,7 % en moins de 3 ans, sur Château Canon La Gaffelière qui progresse de 21,84 % sur la même durée et sur Château Figeac qui enregistre pour le moment la meilleure performance de 35,32 % sur une durée équivalente. En bref, l’or rouge aussi fait parti des actifs tangibles du secteur du luxe. De par sa rentabilité et ses caractéristiques attractives. Le vin s’impose comme un bien précieux dont la valeur s’apprécie séparément du cours des marchés financiers.

10/ Le web 2.0 est encensé par les uns et détesté par les autres.
Comment appréhendez-vous l’Internet, ce média en perpétuelle évolution ? L’E Réputation par exemple ?

Franck Nogues, Patriwine : En l’espace de quelques années seulement, l’utilisation d’Internet a entièrement envahi notre quotidien. Le Web 2.0 est une évolution du Web permettant plus de simplicité d’utilisation pour les internautes à travers des technologies plus complexes. La révolution du Web 2.0, contrairement à celles qui l’ont précédé, est perçue comme une révolution des techniques de communication. Du coup, elle a entraîné un changement radical dans les habitudes des internautes en donnant naissance à de nouveaux comportements rationnels, de nouvelles méthodes pour échanger et d’interagir avec les autres. Et comme nous avons un souci permanent de favoriser l’interactivité de nos clients. Notre nouveau site web mis en ligne récemment a été conçu pour un confort total de la part de nos utilisateurs : un maximum d’informations affichées à l’écran avec un nombre de clics réduit et un temps de chargement plus rapide. A vrai dire, les nouvelles technologies novatrices du Web 2.0 ont assurément favorisé la montée en puissance des échanges en ligne entre les clientèles et les sociétés qui se veulent surtout être plus collaboratives.

11/ Comment relâchez-vous la pression une fois la journée pro achevée ?

Franck Nogues, Patriwine : Mes origines du Sud-Ouest font que je suis un épicurien passionné de marché, de cuisine et bien sûr d’œnologie. J’adore déguster tous les vins et me suis aussi spécialisé dans les rhums vieux suite à de fréquents passages aux Antilles dans le cadre de mes activités.
J’ai eu la chance de jouer à Bègles durant 12 ans et de côtoyer des grands noms actuels du rugby français comme Bernard Laporte qui a un parcours extraordinaire et n’a pas changé son comportement envers des personnes comme moi.
Je suis aussi passionné de voyages, que ce soit en France ou à l’international. J’ai parcouru l’ensemble des grandes régions françaises et suis souvent revenus les bras chargés de spécialités locales. J’ai parcouru une cinquantaine de pays et apprécie particulièrement la diversité. C’est peut-être la raison pour laquelle j’ai choisi d’habiter à Marseille. En tant que passionné de nautisme voile et moteur, je suis titulaire d’un permis hauturier. J’accorde aussi une grande importance à la famille et j’essaie de transmettre à mes enfants les valeurs que mes parents m’ont léguée.

Merci Franck.

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