Interview de François Marland, l’homme aux multiples facettes

Cet homme a connu de nombreuses aventures au cours de sa vie. Il s’est investi dans différents domaines entre le droit, les affaires, l’enseignement et les causes humanitaires, en passant par la psychothérapie. A travers cette interview, il nous explique aujourd’hui son parcours en détail.

Quelles études avez-vous réalisées ?

François Marland : J’ai toujours eu une passion pour la médecine mais c’est vers le droit que je me suis instinctivement dirigé. J’avais découvert le métier d’avocat grâce à un ami de ma famille, grâce à qui, j’ai pu assister à plusieurs procès. Son éloquence et sa prestance m’ont immédiatement fascinées, et ce métier m’a passionné dès le début. Ainsi, j’ai obtenu mon baccalauréat en 1974 avant de débuter la faculté de droit à l’université de Nanterre. J’y fais tout mon parcours, en passant par le DEUG, puis la licence jusqu’au certificat d’aptitude à la profession d’avocat (CAPA). Je suis alors officiellement avocat du barreau de Paris en 1979. Mais en parallèle de ces études, j’ai également suivi des cours de psychothérapie émotionnelles à la fois en Europe et aux Etats-Unis, durant trois ans.

Décrivez-nous votre rapport à la psychothérapie ?

François Marland : J’ai été plongé dedans dès mon plus jeune âge. En effet, mon père, Serge Marland était un pédiatre et un psychothérapeute reconnu. A travers sa profession, j’ai toujours entretenu une passion pour ce domaine particulier. Mais un jour, alors que j’étais encore étudiant en droit, mon père devait assister à une conférence qui traitait des thérapies émotionnelles. J’ai trouvé cela extrêmement passionnant. C’est notamment pour cette raison que j’ai décidé d’en étudier les fondements. Par la suite, j’ai exercé dans ce domaine durant onze années de ma vie, c’est certainement la profession qui m’a le plus passionné.

Parlez-nous de votre collaboration avec votre père ?

François Marland : Mon père est de loin la personne que j’admire le plus. Il était doté de qualités incroyables en étant à la fois très humain et très intelligent. Il possédait des connaissances et une culture remarquables. Et c’est aussi grâce à lui que j’ai développé une réelle passion pour la psychothérapie. En travaillant à ses côtés, je me suis aperçu que la psychologie de l’enfance était un thème particulièrement intéressant. C’est ainsi que nous avons décidé de collaborer afin de publier notre ouvrage traitant précisément de ce sujet. En 1982, est sorti notre livre « Guérir des pièges de notre enfance » où l’on a abordé en détail les problèmes liés à l’enfance et leurs impacts sur notre vie d’adulte. Nous y avons également proposé différentes solutions afin de passer outre ces blessures au cours de notre vie, ou du moins, apprendre à mieux vivre avec ces blessures. Pour notre plus grand bonheur, le livre a connu un véritable succès.

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre carrière d’avocat ?

François Marland : Après l’obtention de mon CAPA en 1979, j’ai effectivement exercé en tant qu’avocat à Paris. Je garde d’excellents souvenirs de ce passage de ma vie. Je pense assez souvent à mes débuts au barreau, avec leurs lots d’anecdotes, parfois insolites et drôles. Par exemple, je me rappelle avoir plaidé le 24 et le 31 décembre, jusqu’à 23h à la chambre 23… On l’appelait « la chambre des flagrants délires » en raison des cas farfelues que l’on pouvait rencontrer. Certains procureurs criaient aux lourdes peines sur de pauvres travestis et des ivrognes errants sur la voie publique.Plus sérieusement j’ai aussi enseigné le droit civil, le droit social et la culture générale au sein de différents établissements supérieurs publics et privés. Enseigner m’a également beaucoup apporté.

Qu’en est -il de votre expérience d’homme d’affaire ?


François Marland : Après 8 ans d’exercice, j’ai en effet voulu mettre ma carrière d’avocat entre parenthèse pour me lancer dans le monde des affaires. Mon terrain de prédilection était le rachat d’entreprises menacées et en déclin. J’ai donc commencé par le rachat de Elmetherm, une société spécialisée dans la fabrication de fours industriels. Quelques temps après, j’ai aussi fondé le groupe Marland Distribution, groupe spécialisé dans la grande distribution de produits alimentaires. Ce groupe réunissait donc plusieurs sociétés aux domaines de spécialisation très larges : l’alimentaire, la réparation de matériels ferroviaires, l’immobilier, la vente d’équipements sportifs et de matériels d’hygiène. Entre 1991 et 1992, j’ai également repris plusieurs sociétés de commerce de gros comme Rallye, un groupe breton d’activités de gros et de supérettes. Rallye a été une très belle réussite. Ensuite, j’ai racheté Disco (société de commerce de gros à destination du commerce de proximité indépendant). Puis, Escoulan qui était le leader de la distribution de gros dans le sud-ouest).
 

C’est fantastique car grâce à ce rassemblement de sociétés, nous avons pu concurrencer les grands acteurs de la distribution comme Promodès. Néanmoins, j’ai pris la sage décision de revendre mon entreprise en septembre 1992 compte tenu de mes problèmes de santé. Je laisse derrière moi une belle expérience avec ce groupe.

Quelques mots sur votre engagement associatif Mr Marland ?

François Marland : Après 11 ans d’exercice au barreau et dans les affaires, j’ai décidé de prendre un autre tournant. En effet, j’envisageais depuis quelques années de monter un projet humanitaire.

Ainsi, en 2006 mon frère et moi avons créé la fondation « Sonrisa de Nino ». La finalité de notre association est d’apporter une aide aux enfants défavorisés ou orphelins, qui vivent en République Dominicaine. Ces enfants souvent en bas-âges n’avaient pas les mêmes chances que les autres, alors on a essayé de les aider et de les suivre. Ainsi, la fondation a financé la construction d’un centre pour ces enfants à Saint-Domingue. D’ailleurs, 5 enfants sont sur le point d’entrer à l’université. Etant marié à une dominicaine, c’est mon frère qui gère l’orphelinat aujourd’hui.

En outre, nous sommes engagés depuis une dizaine d’année avec des donateurs pour financer deux cliniques dans des villages d’Haïti. Nous souhaitons aussi délivrer des milliers d’actes de contraception et de vaccination. Un de nos autres objectifs porte sur une construction de route solide, qui tienne le choc à chaque mousson. Cette route pourrait permettre d’assurer une liaison entre ces deux villages d’Haïti, Médor et Pérodin. Depuis 2012, nous avons réalisé de nombreux progrès. Les deux dispensaires et leurs cliniques mobiles ont permis d’augmenter de manière significative le nombre de consultations annuelles, et donc l’accès aux soins. Ainsi, 20 000 consultations environ ont pu être effectuées chaque année. Des villageois « agents de santé » ont également été formés et sensibilisent aujourd’hui les habitants. Ils diffusent par exemple les informations sur une épidémie de choléra pour mettre au fait les habitants les plus excentrés.

Enfin, je mène aussi quelques actions dans des orphelinats cambodgiens.

Que faites-vous aujourd’hui ?

François Marland : Je vis en Suisse avec ma femme et nos 3 enfants. Mon objectif est vraiment de profiter des miens tout en me consacrant à mes projets personnels. J’écris à cet égard des scénarios de livres, qui, je l’espère, pourront peut-être être diffusés sous forme de séries un jour.

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